La fatigue est un état qui se traduit par une difficulté à effectuer des efforts physiques et à maintenir une activité intellectuelle.
Lorsque l’on est en bonne santé, la fatigue est un phénomène normal à la fin d’une journée de travail ou après une activité physique ou intellectuelle. Une nuit de sommeil permet en général de récupérer.
Une fatigue liée à un cancer est nettement plus importante. Elle n’est pas ou peu soulagée par le sommeil. Elle n’est pas provoquée par un effort particulier. Elle s’apparente à un affaiblissement général de l’organisme (appelé aussi asthénie). Elle est particulièrement invalidante : préparer un repas, monter un escalier, se laver, s’habiller, parler, lire, prendre une décision, etc., deviennent de vraies épreuves.
La fatigue est souvent perçue comme une conséquence naturelle de la maladie et de son traitement. Elle est sous-estimée et insuffisamment prise en charge à la différence d’autres symptômes comme les douleurs, les nausées et vomissements, considérés comme des effets secondaires que l’on peut épargner aux patients. C’est une idée reçue. La fatigue doit, elle aussi, être traitée.
Les causes de la fatigue
Les causes de la fatigue en cancérologie sont complexes. La fatigue peut être provoquée par plusieurs facteurs : la maladie elle-même et son stade d’évolution ; l’hospitalisation ; les traitements et leurs effets secondaires (anémie, manque d’appétit, infection) ; l’appréhension des examens ; la douleur et son traitement ; les déplacements (occasionnels ou quotidiens) ; les troubles du sommeil etc.
La difficulté de décrire la fatigue
Apprendre à reconnaître les symptômes de la fatigue est primordial pour adapter son mode de vie, en parler au personnel soignant et identifier les solutions appropriées.
Il n’existe pas d’outils de mesure standard. Au quotidien, il est facile de mesurer la fatigue à l’aide d’une échelle dite analogique : le patient note lui-même de 0 à 20, son niveau d’énergie, son aptitude aux activités journalières habituelles et sa qualité de vie en général.
En fonction des différents symptômes décrits (fatigue excessive, douleur, sommeil difficile, sentiment de déprime) et des conséquences qu’ils entraînent sur la qualité de vie, un traitement à l’aide de médicaments peut être envisagé.
Prendre en charge la fatigue
La fatigue doit être traitée de façon individuelle dans une relation de confiance et de collaboration entre l’équipe soignante, le patient et son entourage. La fatigue doit être prise en charge de manière préventive ou dès son apparition.
Une équipe pluridisciplinaire composée de masseurs-kinésithérapeutes, d’ergothérapeutes, de psychomotriciens, de diététiciens, de psychologues etc, est à l’écoute des patients pour les informer et les aider à améliorer leur qualité de vie tout en conservant l’espoir durant la maladie.
Le saviez-vous ?
La fatigue ne touche pas toutes les personnes atteintes d’un cancer. Cependant, de nombreuses études montrent que la fatigue est l’un des symptômes les plus fréquents du cancer et de ses traitements. La majorité des personnes malades interrogées estime que la fatigue affecte leur vie quotidienne autant, voire plus que la douleur.