Mikhael

Mikhael1Mikhaël est né le 9 Août 2000, au sein d’une famille recomposée comme on dit, qui comportait déjà cinq enfants. Il a été un bébé adorable, très calme, très souriant. Il était sensible à tout ce qui se passait autour de lui, en perpétuelle observation.

Très vite, il a trouvé sa place, nous devrions dire ses places, car elles étaient multiples: petit dernier, fils unique, rassembleur, “unifiant” ces familles, qui avec lui n’en devenait plus qu’une.

C’était un enfant exceptionnel : intelligent (détecté enfant précoce, il avait appris à lire tout seul, et de ce fait a sauté le CP), rieur, plein d’humour, curieux de tout, très gentil et constamment tourné vers les autres. Il était toujours entouré de nombreux amis, et il ne passait pas un week-end, sans que l’un d’entre eux ne vienne sonner à la porte.

Entouré aussi à la maison, par ses quatre frères et sa sœur, il trouvait toujours quelqu’un pour partager un jeu. Un enfant merveilleux, sans doute comme le sont tous les enfants, mais c’est ainsi qu’était indéniablement notre fils.

Après de magnifiques vacances en Afrique en famille au mois d’Août, au cours desquelles il avait fêté ses 10 ans, au milieu des Masai de Tanzanie, il NYC-Miami-Aout-08-0131venait d’entrer en 6ème. Très vite il s’est acclimaté à cette nouvelle vie, à la découverte d’une nouvelle autonomie, d’une nouvelle liberté. Il s’y plaisait, avait de très bons résultats, bref était heureux !

Le 17 novembre 2010, pour la première fois de sa vie, il s’est plaint de maux de tête. Le 18 novembre, nous appelons le médecin qui nous annonce l’arrivée probable d’une angine, prescrit des antibiotiques pour « quand la fièvre viendra » et nous voilà rassurés.. L’angine n’est jamais arrivée, et le 22 novembre 2010, le diagnostic effroyable tombait: Gliome infiltrant du tronc cérébral ! Mikhaël est alors passé “d’un petit garçon plein de vie et en bonne santé” à l’état “d’un petit garçon atteint d’une tumeur cancéreuse dans le tronc cérébral, inopérable et incurable” A ce moment là, Mikhaël avait “juste” mal à la tête.

Mikhy-241020101Tout s’est enchaîné très vite: motricité limitée, problème d’audition. La radiothérapie a commencé le 9 Décembre 2010, pour se terminer le 20 Janvier 2011. Les maux de tête ont repris dès le 30 Janvier: hypertension intracrânienne. Une opération pour une dérivation a eu lieu le 2 février. Mais les maux de tête n’ont pas cessé, et Mikhaël a été hospitalisé le 7 février 2011, soit à peine deux mois et demi après le terrible diagnostic. Aucun répit !

Dès le lundi 7 Février, premier soir de notre arrivée, une première alerte « vitale » a eu lieu, 4 autres nous ont été annoncées dans les jours qui ont suivi et Mikhaël est parti le 23 Février, plus de quinze jours après.
Il y a plusieurs façons de voir ces quinze jours : quinze si petits jours dans une vie ou quinze jours sur les trois mois qui se sont écoulés entre la découverte de sa maladie et le départ de Mikhaël, les quinze derniers jours de sa vie.

Aujourd’hui nous avons la conviction, conviction profonde, que ces jours ont été arrachés à la mort par le courage et la volonté de vivre de Mikhaël.

Aujourd’hui, ces quinze jours ont une valeur inestimable, que chacun de nous, père et mère, mais aussi frères et sœur de Mikhaël, auront en mémoire toute notre vie, qu’ils ont changé ce que nous sommes, et qu’aussi durs qu’ils aient pu être, nous les chérissons à tout jamais.
mikhyTanzaniPendant ces quinze jours, nous avons pu entourer notre fils, être présent à chaque moment d’éveil qu’il nous offrait. Ses frères et sa sœur ont également pu l’envelopper de tout leur amour, si profond. Nous sommes persuadés que cet amour infini que nous lui démontrions par notre présence nuit et jour à ses côtés, l’a rassuré, lui a également donné la force de combattre, au plus fort de ce qui lui était possible. Pendant ces jours et ces nuits, nous avons pu dire à Mikhaël à quel point il était un formidable petit garçon. Nous racontions les histoires de lui petit, celles qu’il aimait bien, ce qu’il avait réussi, ses victoires, ses blagues… Et souvent quand il se réveillait, il les évoquait : profondément « endormi », il les avait entendues. Pendant ces jours et ces nuits, Mikhaël nous a aussi dit le combat qu’il vivait, à sa façon. Un jour il s’est réveillé et nous a cité une phrase célèbre de Winston Churchill « Tout le monde savait que c’était impossible à faire, un homme est venu qui ne le savait pas, alors il l’a fait » ! Avec toutes les drogues que nous lui administrions pour soulager au maximum ses souffrances, quelle plus admirable façon d’exprimer le combat qu’il livrait lui-même !


Enfin, pendant ces jours et ces nuits, Mikhaël nous a délivré un formidable message d’amour : « Je t’aime, je t’aime, je t’adore, Je t’aime tellement que je ne sais pas comment te le dire, que je ne trouve pas de mots pour l’exprimer », voilà ce qu’il nous répétait sans cesse à son Papa et moi. Nous lui rendions mille fois ces messages d’amour, nous lui disions mille fois que nous n’avions pas besoin de mots pour ressentir notre amour, et que notre amour était éternel.

Nous le réitérons, nous avons la conviction que c’est Mikhaël qui a arraché ces moments à la mort, pour nous les offrir.

Il nous a quittés le 23 Février 2011, trois mois et un jour après ce 22 Novembre si terrible où le diagnostic a fait basculer notre vie.

Merci Mikhaël, Merci notre fils chéri, pour ces dix années de bonheur absolu que nous avons vécues auprès de toi.

mIKHY