La douleur

 

Souffrir à cause de la maladie parait logique, mais souffrir à la suite d’un traitement ou d’un acte médical est moins facile à accepter… d’autant que la douleur pourrait souvent être évitée… à condition de savoir l’évaluer et de prendre les mesures préventives adéquates !

En effet, on distingue deux types de douleur:

  • l’une est causée par la maladie elle-même,
  • l’autre par les soins médicaux. Cette douleur, que l’on appelle «douleur induite», représente parfois jusqu’à 90 % de la douleur ressentie par le patient. L’objectif des soins de support est d’évaluer et de prévenir cette douleur qui pourrait être épargnée au patient.

 

Quelles sont les causes de cette douleur induite par les soins ?

La douleur peut survenir lors de nombreuses situations du quotidien (les déplacements, la toilette, l’habillage) et à l’occasion des soins (les manipulations des pansements, les actes médicaux, les examens d’imagerie, les séances de radiothérapie, la rééducation, etc).

 

Comment évaluer la douleur ?

Il est important de savoir que la douleur est une expérience subjective et individuelle qui varie d’un individu à l’autre.

Il est souvent difficile de la décrire car elle relève de 3 composantes :

  • sensorielle (souffrir dans sa chair),
  • émotionnelle (souffrir dans son cœur),
  • comportementale (souffrir dans sa tête).

Son expression dépend aussi bien souvent du profil de chaque patient : son âge, son expérience personnelle et familiale, sa personnalité (intro ou extraverti), son milieu socioculturel etc…

Et la difficulté est encore plus grande chez les enfants…

Au-delà de la barrière du langage pour les plus jeunes, la conception de la douleur est différente pour un enfant et un adulte.

L’enfant aura de plus, parfois tendance à minimiser sa souffrance pour se montrer courageux vis-à-vis de ses parents, ou de peur de rester à l’hôpital, d’autant que la douleur est souvent vécue comme une punition.

 

Zoom : l’enfant et l’expression de la douleur

Un enfant de 1 à 3 ans connaît 150 mots et peut indiquer sur un dessin la zone douloureuse (« où ça fait mal »). La cause sera irrationnelle et les explications « magiques ».
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Un enfant de 3 à 6 ans connaît 1 500 mots. Il peut se plaindre spontanément mais a besoin d’aide pour décrire sa douleur. La douleur est vécue comme une punition.Un enfant de 6 à 12 ans peut décrire sa douleur et peut comprendre la relation entre la douleur et sa cause.
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Chez l’adolescent, le besoin de conformisme est tel que la douleur est vécue comme une injustice qui l’exclut du groupe.
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Pour pallier ces difficultés, des outils d’évaluation de la douleur, basés sur l’observation du comportement ou sur des échelles objectives qui permettent de quantifier la douleur, sont désormais systématiquement utilisés par les praticiens.

Prévenir la douleur par des protocoles adaptés

Dans le cadre des traitements en oncologie, les actes douloureux ont été identifiés, parmi lesquels les piqures, les ponctions, les poses de sonde. Dans chaque cas, sont préconisés des protocoles spécifiques de prise en charge de la douleur (présence des parents systématique, utilisation d’un antalgique, d’un anxiolytique, recours à une technique non médicamenteuse comme la relaxation ou l’hypnose).

 

Le saviez-vous ?

La loi de Neuwirth (1995) fait obligation aux établissements de santé de prendre en charge la douleur.
En 2002, la loi relative aux droits des malades a reconnu le soulagement de la douleur comme un droit fondamental en France.